Tuesday, March 15, 2005

le premier jour

Quand je suis sortie de l'hopital de Can Misses avec un sac en plastique contenant ses affaires, j'avais la sensation que l'on m'adressait des condoléances à chaque fois que l'on me parlait. J'étais horriblement paumée et je tournais en rond en boitillant. Finalement je me suis écroulée épuisée dans une salle d'attente. Mon téléphone mobile m'a réveillée. Le docteur tenait à me demander une autorisation afin d'endormir mon mari. Il ne pouvait plus respirer de par lui-même. Le docteur a ajouté sur un ton glacial qu'il ne pouvait pas me promettre qu'il se réveillerait. Je lui ai demandé de me dire la vérité. 50-50 a-t-il répondu. Quand je suis entrée dans sa chambre, au service des soins intensifs, il était endormi, toute sa chair relâchée. J'ai mis ma main dans la sienne, inerte, et je n'ai pu retenir mes larmes, silencieuses et torrentielles. J'avais dit oui docteur, endormez-le, faites ce qu'il y a à faire, puis nous avions pu échanger quelques mots, absolument vains. A présent il était là devant moi, inconscient, sur un seuil où je ne pouvais le rejoindre. Je suis sortie de la chambre sans bruit, j'ai passé mon visage sous l'eau et enfin je suis revenue et j'ai remis ma main dans la sienne, inerte

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